Depuis diverses semaines, on reste dans la foulee des livres qui contiennent beaucoup d’emotions nostalgiques.

02/10/2022

Depuis diverses semaines, on reste dans la foulee des livres qui contiennent beaucoup d’emotions nostalgiques.

Livres interiorises, d’ou peut-etre votre epanchement de sentiments trop longuement retenus, par le procede de l’ecriture.

Il suffit de s’en aller vers des lieux ignorant des habitudes afin que la vulnerabilite de la memoire altere les certitudes. Et cela arrive au narrateur du roman de Maxime Mongeon qui, las de le existence monotone, profite tout d’un elan de tendresse sensuelle envers sa femme, Celine, pour lui annoncer que celui-ci va faire un week-end qui l’eloignera d’elle et de leurs gamin. Ce qu’elle approuve pleinement, ayant saisi le desarroi de son compagnon, ayant besoin d’ nouvelle chose en lui. Ou ailleurs. Ailleurs qui ne sera pas nomme mais depeint quand il prendra pension au sein d’ un cafe-hotel, loin des rues, proche d’une mer. Nous sommes prevenus en violence du climat politico-social. C’est l’armee qui dirige sauvagement l’ile, les meurtres neutralisant notre vie de ceux qui resistent. Regne l’omerta, votre que comprendra le narrateur di?s qu’il essaiera de parler de l’assassinat d’un homme, commis a le arrivee.

Preambule obsessionnel dont se sert le narrateur Afin de nous confier que le coloc’, Sam, s’est noye au sein d’ sa piscine.

Accident, suicide ? Sam est votre ecrivain meconnu, auteur de diverses essais negliges par la critique. Bouleverse, le narrateur a emporte deux livres de Sam concernant l’ile, une part de sa correspondance, se souvenant de l’ensemble de ses infractions dans sa maison, autorisees par le gamin. C’est un fil d’Ariane que le narrateur utilise, enferme dans sa propre grotte Afin de nous faire part des interiorites de cinquantenaire desenchante. Mes etres qu’il cotoie, ceux du cafe-hotel, ont fait La selection de s’installer via l’ile corrompue Afin de echapper a quelque modernisme qu’ils jugent nefaste, contrairement a lui qui possi?de i  chaque fois manque de courage Afin de satisfaire ses necessites, comme celle d’ecrire, s’etant contente de conformisme. Il y a Alexandre, le chef de cuisine, petit homme au regard beaucoup de bonte, avec qui il cree un silencieux lien cordial. Maria, femme a bien faire, que le narrateur admire, « telle une reine dont la modestie irradie. Elle possede une telle demarche a travers laquelle le sort du monde semble jete. » Neanmoins, Il existe surtout le botaniste, « grand gaillard a toutes les lunettes rondes » qui repertorie toutes les especes de plantes, avec qui il se liera malgre lui, le botaniste ayant saisi la debandade mentale du voyageur. Son etat gravement depressif. D’autres, marginaux, comme Pierre et sa femme Francine. Le narrateur, entre ses contemplations sur le magistral paysage oceanique, s’enferme dans sa chambre a lire les essais de Sam, sa correspondance. Dans votre calepin ordinaire, il prend des notes, mentionne sa relation bancale avec sa femme, Celine, la mort de Sam qu’il a sorti en piscine, regrettant amerement de ne pas lui avoir accorde plus d’importance, leurs conversations se limitant a celles tout d’un bon voisinage. Il s’enfoncera De surcroi®t qui plus est dans un remords inconcevable, melant sa vie et le desir de rediger, ignorant que Sam se penchait dans le sort du monde, le sien se limitant a le couple, ses fils, son projet. Traumatise via le deces de le voisin, il se rendra chez votre psychologue, pensant dissequer sa souffrance mais le specialiste semble decontenance avec des propos de le patient, inapte a diriger sa vie, a donner un sens a ses desirs embrouilles dans une demission prematuree, depasse que c’est par ses reves emiettes, par ce que celui-ci desirait entreprendre alors que Sam, veuf, se demenait pour le mieux avec les mots, ses verites profondes. Le narrateur donne l’impression de vagabonder dans un reve enfantin d’ou reste exclue toute forme de maturite. Cela ne choisit jamais, influencable, il subit. Il se baigne dans l’ocean avec Alexandre, boit des bieres offertes par Pierre, patron de l’hotel. Rien de consistant n’emane de sa retraite, oubliant meme de donner des nouvelles a une femme. Je ressemble i  que la sentence que celui-ci enonce contre lui dans la maison de Sam, qui donne le titre au roman, contient ses problematiques, ses refus a faire partie du monde. A l’affronter dignement. Ses reminiscences portant dans ses proches sont effleurees, telles ses relations avec ses collegues de travail. Se delie douloureusement l’existence cauchemardesque d’un homme qui se crois victime d’un songe inaccompli, notre vie ne tenant qu’a un fil noue de l’ensemble de ses surprenantes deconvenues.